Photo : Gypaète barbu © P.M. Epiney

Un espoir de résilience pour les oiseaux nicheurs menacés ?

Le bilan 2020 des suivis des espèces nicheuses rares et menacées

L’efficacité des programmes de conservation (Life, Plan Nationaux d’Action, actions de gestion menées sur les Réserves Naturelles) sur l’état de santé des populations de certains oiseaux nicheurs rares et menacés n’est plus démontrer. En attestent les résultats présentés dans le bilan ENRM 2020 qui, espèces rares mises à part, sont globalement bons.

Un nouveau bilan des suivis des espèces nicheuses rares et menacées est paru cette année dans la revue Ornithos. Il porte sur les résultats des suivis de l’année 2020.

Des résultats encourageants

Les résultats de la reproduction 2020 des oiseaux suivis dans le cadre de ce bilan sont globalement bons : si l’on excepte les espèces nicheuses occasionnelles, 62 % montrent des effectifs nicheurs significativement supérieurs à ceux des cinq précédentes années, 28 % sont stables et 10 % sont en déclin. Depuis plusieurs années, ce bilan annuel met en évidence l’efficacité des mesures de conservation menées sur quelques espèces nicheuses menacées, à savoir :

  • les petites populations d’oiseaux marins nichant de manière localisée en Bretagne (Guillemot de Troïl, Pingouin torda, Puffin des Anglais)
  • les grands rapaces de montagne comme le Gypaète barbu et l’Aigle de Bonelli.

Ces deux groupes d’espèces montrent des signes d’accroissement significatifs de leurs effectifs nicheurs.

La mauvaise nouvelle de la saison 2020

Au registre des mauvaises nouvelles apportées par ce bilan, la saison 2020 marque la fin de la reproduction de la Pie-grièche à poitrine rose en France, sans réel espoir de reconquête naturelle par l’espèce. "Ce déclin observé depuis plus de 20 ans dépasse largement le cadre national et semble être lié autant à des paramètres climatiques et à des difficultés le long du trajet migratoire qu’à la disparition des habitats favorables à l’espèce sur les sites de reproduction en Europe de l’Ouest et sur les secteurs d’hivernage en Afrique."(Extrait du bilan 2018-2019)

Pour conclure sur une note d'optimisme

Si certaines espèces nicheuses disparaissent de France métropolitaine, d’autres apparaissent sur notre territoire. C’est ainsi que l’été 2022 a été marqué par l’apparition d’une nouvelle espèce nicheuse : le Martinet cafre. Peut-être cette espèce figurera-t-elle à l’avenir dans les bilans annuels ENRM au titre des espèces nicheuses rares ?