Photo : Mésange alpestre (Poecile montanus) © Alexandre Roux

Une mésange peut en cacher une autre

Au cours des dernières décennies, le petit monde des mésanges a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques, aboutissant notamment, en 2005, à l’éclatement du genre Parus. Mais tout n’est pas encore établi et il est probable qu’une mésange puisse en cacher une autre.

Au sein des mésanges, le genre Poecile regoupe des espèces d’apparence proche, caractérisée par une calotte et une petite bavette noires, des joues blanches, un ventre et des flancs clairs, un manteau et des ailes brun gris.

En France, ce groupe est représenté par les Mésange nonnette et boréale. Cette dernière espèce Poecile montanus est divisée six sous-espèces européennes. En France, on distingue deux groupes. D’un côté, la Mésange alpestre Poecile montanus montanus, qui fréquente l’arc alpin, et dont le chant consiste en une série rapide de notes pures et tristes, de fréquence constante « u u u u u » ou « duh duh duh », voire « su su su ». De l’autre, la Mésange des saules, appellation qui recouvre deux sous-espèces clinales, dont les populations se modifient progressivement du centre de la France Poecile montanus rhenanus à l’Allemagne et la Pologne Poecile montanus salicarius. Il semble qu’en France et en Suisse le chant de cette dernière soit bien différent, composé de séries de notes modulées, à sonorité triste, allant légèrement decrescendo « tsiu tsiu tsiu ».

Des différences morphologiques existent. La Mésange alpestre est un peu plus grande, avec un bec plus robuste, mais ces nuances ne sont pas faciles, voire impossibles, à apprécier sur le terrain. La Mésange alpestre est par ailleurs plus abondante dans les forêts d’altitude alors que la Mésange des saules s’observe des plaines à la moyenne montagne. Mais des chevauchements d’aire existent.

Pour tenter d’y voir plus clair sur la répartition des oiseaux de ces deux groupes, nous vous invitons à distinguer, autant que possible, ces deux formes lors de la saisie de vos observations et idéalement à documenter vos données à l’aide d’enregistrements sonores. Seuls les oiseaux chanteurs entendus dans de bonnes conditions devront être attribués à l’un ou l’autre des taxons. En l’absence de chant typé, il faudra saisir vos observations en Mésange boréale.

Attention, on sait que les mésanges sont de bons imitateurs et s’approprient parfois le chant de leurs congénères. Prudence…

Mésange boréale
sous-espèce
confusion
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